Cette publication est divisée en deux parties :
Un résumé qui sort toutes les deux semaines. Disponible en russe et en anglais. Dans le résumé, nous rapportons ce que nous avons appris à propos des pertes durant ce laps de temps et les évènements sur le front qui ont conduit à la mort des soldats russes.
Des infographies interactives. La seconde partie met en avant des représentations visuelles des pertes depuis le début de la guerre. Par exemple, où ont servi les soldats décédés ou bien encore dans quelles régions ont-ils vécu. Les données sont mises à jour toutes les deux semaines.
Pour une description détaillée de notre méthode de calcul concernant l’estimation des pertes à partir du Registre des testaments, prière de cliquer sur le lien.
Dernière mise à jour de la liste nominale : 6 juin 2025
Dernière mise à jour de l’estimation du Registre des testaments : 24 février 2025 ; estimation pour fin décembre 2024
La liste complète est disponible ici : 200.zona.media.
Depuis le début de la guerre en février 2022, Mediazona, en collaboration avec le service russe de la BBC et une équipe de volontaires, a méticuleusement suivi et vérifié les pertes militaires russes. Ce projet a pour objectif de fournir, à partir de données, un compte-rendu transparent du coût humain dans le conflit. Tout en faisant face au manque d’informations officielles et à une rude censure militaire conduite à l’encontre d’innombrables médias d’information, incluant les nôtres ; nous avons été bloqués de diffusion et forcés de quitter le pays. En dépit de tous les risques et défis, en tant que russes et journalistes, nous considérons qu’il est de notre devoir d’apporter à la Russie au monde des informations compréhensives sur le bilan de cette guerre, qui n’aurait jamais dû se produire.
Notre approche combine de multiples sources de données et des méthodes analytiques pour obtenir une estimation la plus précise possible. Nous disposons d’une liste détaillée des décès confirmés de soldats russes compilée à partir de sources publiques, et notre norme est stricte : elle requiert une publication officielle ou une publication sur un réseau social d’un proche avec les détails correspondants, accompagnée de photos ou de dates des obsèques obtenues par des groupes locaux de conversations, ou bien des photos des cimetières ; nous effectuons une vérification croisée et vérifions chaque message.
Pour faire face aux limites de la seule transmission des annonces publiques relatives aux décès de soldats, nous avons développé une méthode afin d’estimer l’excès de mortalité chez les hommes en nous appuyant sur les données du Registre russe des testaments. Afin de confirmer nos estimations, nous effectuons des référencements croisés de nos découvertes avec les données démographiques officielles de Rosstat, le site russe étatique des services statistiques.
Alors que notre intérêt principal porte sur les décès, nous avons également essayé d’estimer le nombre de blessés et de portés disparus au combat. En nous appuyant sur les taux historiques et les données disponibles, nous estimons que pour chaque soldat tué, il y a entre 1 et 2 blessés. Ainsi, le nombre total des pertes (tués et blessés) pourrait être supérieur à 200 000. Le nombre de portés disparus au combat est particulièrement difficile à estimer, à cause d’un manque de données fiables.
En ce qui concerne l’armée ukrainienne, nous ne supposons pas que nous sommes en mesure d’opérer aussi complètement qu’en Russie. Cependant, nous avons essayé de comparer nos données avec les informations disponibles relatives aux pertes ukrainiennes sur UALosses, une base de données compilée à partir de sources ouvertes. Nous estimons que le ratio des pertes (de grièvement blessé à tué au combat) russes aux ukrainiennes est plus proche de 1,7:1 que du ratio de 5:1 revendiqué par des officiels ukrainiens.
Nous continuons d’affiner nos méthodes et mettons à jour régulièrement les données et les estimations.
Voici comment les pertes russes sont réparties à travers les régions russes. Ces nombres sont absolus, et non ajustés à la population ou au nombre des unités militaires.
Sur la carte, vous pouvez choisir entre les pertes totales et les pertes par composante d’armée, ainsi que les lieux de provenance des soldats décédés.
Dans la plupart des cas, à partir des rapports de décès ou des signes indirects (uniformes ou patch des manches d’uniformes en photos), il est possible de déterminer dans quelle arme militaire (parfois noté comme composante d’armée, il s’agit par exemple de la cavalerie, de l’artillerie, des forces aériennes etc.) a servi tel soldat décédé, ou comment il a rejoint l’armée (en tant que mobilisé, volontaire, prisonnier, etc…).
Nous avons comparé ces groupes de militaires sur un graphique séparé.
Depuis le tout début de l’été, les volontaires ont payé un lourd tribut, qui est singulièrement différent de la situation initiale au commencement de la guerre. En hiver et au début du printemps, les forces aériennes ont souffert des plus gros dommages, suivis par les troupes de fusiliers motorisés.
Vers la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023, les pertes parmi les prisonniers recrutés au sein du groupe paramilitaire Wagner ont augmenté significativement. Ils ont été constitués en “groupes d’assaut” pour submerger les troupes ukrainiennes dans les environs de Bakhmout.
En mars 2023, les prisonniers sont devenus la catégorie la plus importante des pertes militaires. Après la capture de Bakhmout, il n’y a plus eu, jusqu’à présent, de cas de mobilisation massive des prisonniers.
En septembre 2024, le corps des volontaires a une fois de plus été la catégorie la plus large de militaires tués au combat. Ce changement reflète d’un effet cumulatif : le recrutement des prisonniers a significativement diminué, une nouvelle mobilisation n’a pas été annoncée récemment, tandis que l’influx de volontaires a continué sans relâche.
Au 6 juin, les décès de 5 138 officiers de l’armée russe et d’autres structures de sécurité ont été confirmés.
À ce jour, les décès de deux commandants en second d’armée ont officiellement été confirmés. Il s’agit du Major Général Andreï Sukhovetsky, de la 41ème Armée, et du Major Général Vladimir Frolov, de la 8ème Armée.
Le 22 mai 2022, un pilote de chasse, le Major Général Kanamat Botashev, retraité, 63 ans, est mort ; selon toute vraisemblance, il a rejoint la guerre en tant que volontaire. Le commandant en second pour la flotte de la mer Noire, le Capitaine de 1ère classe Andreï Pali a également été tué. Le 5 juin 2022, la mort du Général Major Roman Kutuzov a été signalée.
En juin 2023, le Major Général Sergueï Goriatchev a été tué. Il était le chef d’état-major de la 35ème Armée Combinée et commandait la répulsion de la contre-offensive ukrainienne dans la région de Zaporizhzhia.
En juillet 2023, la mort d’un Premier Lieutenant Général a été confirmée, il s’agissait d’Oleg Tsokov, commandant en second du district militaire sud.
En novembre 2023, le Major Général Vladimir Zavadsky a été tué. Il était commandant en second du 14ème Corps d’Armée.
Les dates de décès de militaires sont spécifiées dans 87 700 rapports. Le nombre des pertes par jour conformément à cette donnée reflète difficilement la réalité, mais nous permet de nous rendre compte des jours où les batailles furent le plus intense.
Il est important de prendre en compte que les données des dernières semaines peuvent demeurer incomplètes et qu’elles sont susceptibles, à l’avenir, de changer considérablement.
L’âge est mentionné dans 94 700 rapports. Dans les six premiers mois de la guerre, quand l’armée régulière prenait part à l’invasion (sans les volontaires, les soldats issus de la mobilisation partielle et les prisonniers), la plupart des décès concernait le groupe des 21-23 ans.
Les volontaires et les soldats issus de la mobilisation partielle sont considérablement plus âgés : les personnes allant volontairement à la guerre décèdent entre 30-35 ans, voire plus ; les soldats issus de la mobilisation partielle ont généralement plus de 25 ans lors du décès.
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